A l’heure du déferlement des mots, des grandes envolées lyriques et des certitudes assénées à grands coups de liens vers des sources obscures ou reposant sur d’autres qui elles mêmes … On en finit par se demander qui il faut écouter, lire ou surtout, entendre.
Tout et son contraire.
Faites donc le test; utilisez un google, yahoo ou livesearch de votre coeur et choisissez un sujet brûlant (de préférence « pipole », vous aurez plus à lire): vous en aurez pour votre cortex.
Le plus saisissant dans tout cela c’est que chacun s’approprie la paternité d’une information qui n’en est pas une et joue de l’interprétation de quelques mots – parfois phrases – presque toujours isolés de leur contexte (j’aurais dit « sortis » si la source originale du « buzz » avait elle même pris le soin de contextualiser les propos tenus, ce qui est rarement le cas) pour échafauder une réalité qui lui est chère : la sienne.
Bing Bang Boum
Et allons y pour découvrir la « rumeur » qui devient « info », bientôt consacrée telle, simplement parce qu’elle a été démentie !
Dès lors, les portes sont ouvertes, les « pas-de-fumée-sans-feuistes » accourent, reniflent, lèchent (parfois), intimident, spéculent, provoquent et au final ne font que répandre quelques lignes a vaporiser sur les braises encore chaudes de la non-info consacrée …
Dans une affaire judiciaire, on dira par exemple « le parquet a été saisi », en omettant de dire par qui; quelques lignes plus bas on dira que le pouvoir en place se sert de l’appareil judiciaire à son profit personnel et que c’est intolérable … hop, plié, vendu, emballé c’est pesé ! Du coup, les français « rasent les murs à l’étranger » … selon un « homme influent qui veut garder l’anonymat« . Vous, je ne sais pas, mais moi – qui lit peu et ne crois pas grand monde- ça me sidère. (ndlr : cet exemple – il en fallait un – provient de ce billet et j’avoue ne pas avoir approfondi la lecture du blog; a vous de voir pour le reste).
C’est si facile de lisser le poil dans le bon – et toujours le même – sens: un bloggeur de conquis, dix liens en perspective le syndrome du battement d’aile du papillon fauché par une boule de neige twité par un téléphone arabe(1) : gare au court-jus.
Comme un tambour
Et vas-y qu’ils totologisent, plussoient, copient-collent à outrance en prenant soin de ponctuer leurs discours de termes abscons, néologistes voir employés à contresens, histoire de brouiller les pistes.
Le raisonnement n’a plus de sens, la preuve est sans valeur, le complot partout, l’impossible bien réel, le pouvoir forcément méchant, le contre-pouvoir forcément visionnaire … ratatatatata !
Ce n’est toutefois pas un hasard, car ces roulements ternaires inaudibles sur un tempo si binaire – le bien, le mal – ne sont là que pour servir un objectif; le hit, le comm’, la note; au final, le pouvoir: celui offert par la notoriété éphémère d’une blogossitude cahotique !
Tu quoque mi fili
Je n’échappe pas à la règle, même si la notoriété m’indifère (« pour vivre heureux, vivons cachés »).
Tiens, voilà ma conclusion: pas moi. CQFD.
(1) qu’il soit arabe ne fait allusion qu’à l’expression consacrée.